Par Simone Dalton

Directrice des communications à la Toronto Foundation

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Un
 trajet de trois heures en autobus; de premiers contacts s’établissent, avec une certaine gêne

Le
lac Rosseau nous coupe le souffle, accueillant de ses bras tendus

Nos
 corps emmitouflés, tandis que nous débarquons du bateau navette

Wasan,
nous arrivons

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« Comment ça va? » demande aux participants Andrea Dicks, chef de l’exploitation à Fondations communautaires du Canada, le premier matin de la Session pour débutants 2018. Nous étions assis, enveloppés dans des foulards et chaussettes aux pieds, dans le pavillon à aire ouverte érigé sur l’île. « C’est comme un cadeau », ai-je répondu tout haut. Mais, au dedans de moi, je m’inquiétais des courriels qui s’accumulaient dans ma boîte de réception. J’aspirais au calme, je voulais oublier mon téléphone qui m’invitait à l’extérieur de cette pièce tout illuminée avec son haut plafond et ses baies vitrées.

Je désirais profiter pleinement de la formation, mais je ne savais pas comment faire taire ces sonnettes d’alarme pendant deux jours et demi.

Je n’étais pas seule. Alors que des nuages gris défilaient dans le ciel, petit à petit la pièce s’est animée. Nous avons commencé à laisser aller les peurs, à nous ouvrir aux autres, au fil des sessions d’information :

  • Cindy Lindsay, directrice de l’apprentissage à Fondations communautaires du Canada, a présenté une rétrospective du mouvement des fondations communautaires, avant de commenter la situation actuelle et d’émettre quelques prédictions pour l’avenir.
  • Andrew Chunilall, chef de la direction à Fondations communautaires du Canada, s’est joint à nous en cette première journée pour nous faire part de son expérience, de ses écrits et de sa recherche concernant l’intelligence culturelle. On peut définir l’intelligence culturelle comme « un intérêt profond et sincère pour les gens, avec la conviction que, qui que vous soyez, ou quels que soient votre poste de leader ou l’influence que vous avez, vous pouvez apprendre à leur contact ».

En tant que membres de la communauté philanthropique, nous avons le privilège d’exercer une influence de diverses façons, par exemple, par l’entremise des subventions que nous octroyons, par notre rôle de rassembleur, ou parfois lors d’une rencontre fortuite à l’heure du lunch parce qu’on nous considère comme des spécialistes du secteur. Andrew nous a rappelé les défis posés par l’intelligence culturelle lorsque nous voulons l’appliquer dans notre vie.

  • Victoria Grant, qui siège au C.A. de Fondations communautaires du Canada, appartient au clan Loon de Teme-Augama Anishnabai, et est membre de la Première Nation Temagami. Elle a ouvert notre cœur et notre esprit à l’importance du travail qui s’effectue dans nos collectivités, partout au pays, en faveur de la vérité et de la réconciliation.
  • La session sur « l’avenir du travail », animée par le Fellow Ashoka Anil Patel, la deuxième journée, a soulevé des questions sur les façons dont notre secteur évolue. La présentation a porté sur la manière d’atteindre un équilibre entre différentes priorités stratégiques, la prise de décision en équipe, ce que sera demain notre charge de travail, les œillères que nous pouvons avoir, et l’impact des entreprises sociales.

Anil, cofondateur de Timeraiser (un programme de la Fondation Framework), a mis son expertise au service de plusieurs projets au cours des années, notamment pour United Way Greater Toronto, Social Venture Partners Toronto, Grantbook, et le Youth Challenge Fund. Ces temps-ci, c’est son amour de la musique et la recherche sur la science du cerveau qui l’animent. En fait, les participants à la Session pour débutants 2018 ont contribué à l’établissement de leur propre liste de chansons qui nous aident à rester actifs sur les plans mental et physique.

La formation a aussi permis aux novices que nous sommes de nous familiariser avec le travail de Fondations communautaires du Canada relativement aux Objectifs de développement durable des Nations Unies, qui sont alignés à nos programmes Signes vitaux.

Pendant ces journées, des collègues de différentes fondations communautaires canadiennes ont exposé leur travail à l’heure du lunch. L’échange de vues s’est poursuivi en prenant des marches sur l’île et en buvant un café au coin du feu — mon coin favori, et c’est là que se sont terminées les sessions officielles, avec Daren Nordhagen de Foundant Technologies. Des entreprises comme la sienne aident les fondations communautaires américaines et canadiennes à s’orienter dans l’univers des mégadonnées, dont l’utilisation est devenue une réalité.

Wasan Island m’a rappelé l’importance de créer et d’aménager des espaces pour réfléchir, apprendre et rêver. Je suis convaincue que l’expérience nous a nourris (au sens propre comme au sens figuré — quelle nourriture substantielle!) et nous a donné tout ce dont nous avions besoin, au bon moment.