Par Ayusha Mahajan

Une histoire ne réaliserait jamais son potentiel sans l’aide d’une tribune permettant de la diffuser. Je tiens à exprimer ma sincère gratitude à Canada Life, la Fondation RBC et l’Académie de l’innovation sociale pour leur partenariat avec Fondations communautaires du Canada visant à appuyer la Bourse en narration transformationnelle et son impact prometteur.

En tant que lauréate de cette bourse, j’ai hâte d’apporter une vision équitable et intergénérationnelle au travail de transformation en capturant et en documentant les récits et les mentalités qui composent l’ascension. Ce travail générera de nouvelles perspectives de haut vol menant à un avenir où tout le monde a sa place. La transformation est plus qu’un simple changement : c’est une collaboration et un assemblage de divers changements œuvrant en harmonie, qui s’additionnent pour construire quelque chose de plus grand, comme cent pennies font un huard. Mais que peut-on encore dire sur les pièces de monnaie et de la façon dont nous donnons un sens à la transformation?

Les petits détails de l’histoire sont un peu comme de la petite monnaie : ils existent à peine par eux-mêmes et sont souvent appelés à contribuer à un plus grand ensemble. Des objets omniprésents, pris dans un tourbillon de mouvement entre les innombrables mains participant à leur valeur immatérielle. S’ils pouvaient parler, ils auraient un million d’histoires à raconter rien qu’en vertu de leur circulation; de riches détails sur leurs propriétaires impatients, indécis, sentimentaux et agités — nous.

Et pourtant, ils ne sont pas le moyen le plus puissant de se connecter à la société.

Chaque anniversaire et chaque célébration prouvent le lien d’interdépendance de la communauté aux récits. Les pièces de monnaie et les histoires, toutes deux unies par leur perpétuité, existent dans un mariage intime lié par l’importance continue de la philanthropie pour le changement — pas de petite monnaie, mais le progrès sociétal. Les deux existent dans un état d’échange complexe à double face pour la connexion et le progrès, une construction de nouvelles générations au-dessus des plus anciennes. L’intemporalité des relations humaines est parallèle à la force collective d’un groupe à rassembler les ressources pour s’aider à prospérer.

Les pièces de monnaie et les histoires, toutes deux unies par leur perpétuité, existent dans un mariage intime lié par l’importance continue de la philanthropie pour le changement — pas de petite monnaie, mais le progrès sociétal.

La première fois que j’ai posé le journal d’Anne Frank après l’avoir terminé, j’ai eu du mal à lâcher sa main et les millions de détails qu’elle avait consignés dans un néerlandais éloquent dans l’Amsterdam des années 1940. À treize ans, le même âge qu’elle avait quand on lui a offert son journal intime, j’étais consciente de l’histoire plus vaste entourant sa vie. Ce n’est cependant que lorsqu’elle a parlé de pratiquer son français ou qu’elle a réalisé que ses jours d’école marqués par l’insouciance étaient terminés que la gravité de la guerre et des pertes se sont imposées à moi dans des moments épars d’une clarté écrasante. Ces moments allumaient un luminaire qui projetait des ombres puissantes sur les murs de ma connaissance du monde. Des millions de personnes visitent le musée Anne Frank aujourd’hui, l’appelant la « Maison d’Anne Frank » parce que c’est son histoire qu’ils connaissent le mieux.

Les histoires peuvent être poreuses, et attirer notre attention sur le risque inhérent à toute vie, tout en nous impressionnant par la résilience humaine qu’elles démontrent. Nous honorons le passé en l’utilisant pour inspirer le changement de demain, en recherchant l’aide du présent pour donner un sens à nos progrès. Les fondations communautaires, comme des vents résilients, s’efforcent de créer des changements depuis des générations. Le pouvoir d’éclairer les récits puissants qui façonnent et influencent silencieusement notre société réside dans la narration. Si l’engagement communautaire m’a appris quelque chose, c’est que chacun a une histoire. Et l’acte le plus bienveillant que nous puissions faire est de croire aux histoires des autres. Nous savons que cela existe; il est donc temps de retirer le film plastique scintillant des anecdotes pour voir — et non regarder — la beauté unique de l’autre personne, et écouter — et non entendre — le son de sa voix non étouffée.

Si l’engagement communautaire m’a appris quelque chose, c’est que chacun a une histoire. Et l’acte le plus bienveillant que nous puissions faire est de croire aux histoires des autres.

La nouvelle Bourse en narration transformationnelle de Fondations communautaires du Canada s’est inspirée de cette révélation. La fiction emprunte à la vie réelle, et il est temps de commencer à accorder la même attention à notre expérience vécue, au lieu de l’abandonner comme nous le faisons pour la liste des vrais noms qui peuplent le générique de fin d’une histoire. Moi, Ayusha, je suis ici pour remettre en question mes talents de narratrice en collectant respectueusement la petite monnaie des communautés qui soutiennent nos fondations sociales, économiques et culturelles, sans me les approprier. J’ai hâte de raconter les puissantes histoires que nos communautés ont enregistrées pour s’exprimer et de donner un nouveau sens à la force collective de notre petite monnaie. Je crois au pouvoir de la narration transformationnelle en tant que composante vitale du monde de la communauté, car le monde est une communauté, et la communauté est une communication.

Ayusha est lauréate de la Bourse en narration transformationnelle des Fondations communautaires du Canada pour une expérience de six mois avec le portefeuille de la transformation qui explore la transition sociétale. Apprenez-en plus sur Ayusha