Par Ayusha Mahajan
Ayusha était lauréate de la Bourse en narration transformationnelle des Fondations communautaires du Canada pour une expérience de six mois avec le portefeuille de la transformation qui explore la transition sociétale. Une histoire ne réaliserait jamais son potentiel sans l’aide d’une tribune permettant de la diffuser. Nous sommes reconnaissants pour le soutien de Canada Life, la Fondation RBC et l’Académie de l’innovation sociale pour leur partenariat avec Fondations communautaires du Canada visant à appuyer la Bourse en narration transformationnelle et son impact prometteur.
Faire des possibilités une réalité
Les futurs ont été imaginés. En reconnaissant leurs complexités et leurs défis, on y a également cru. Maintenant que le plan est élaboré, comment mobiliser le changement? Le courage d’imaginer est directement lié à la capacité d’exécuter l’imagination, et la ressource la plus fondamentale pour l’action, ce sont les gens qui se sont fixé un objectif.
L’avantage de traverser une grande étendue d’eau, c’est qu’aucun itinéraire n’est rigide, et que des courants d’air isolés peuvent collectivement changer la direction d’un voilier. Qu’est-ce que cela signifie pour la société? « Ce sont surtout les gens qui transforment les choses et les institutions », affirme Andrew Chunilall, chef de la direction de FCC. Les esprits transformés ont un potentiel d’idées nouvelles; les individus et leurs points de vue ont le pouvoir d’apporter des transformations radicales.
Comment mobiliser l’objectif de transformation? Il existe plusieurs moyens :
La collaboration
Si la transformation est un rassemblement impromptu de danseurs individuels, le projet « Movement of Movements » vise à organiser le rassemblement en coordonnant des danseurs de différents niveaux d’expérience et de diverses capacités physiques. Les mouvements sont efficaces en soi, mais leur synergie pourrait maximiser leur impact en partageant les ressources et en s’efforçant de combler les lacunes au lieu de réinventer la roue. Il est possible de créer des cartographies pour relier des mouvements ayant des objectifs sous-jacents similaires, tels que l’emplacement géographique, le centre d’intérêt, les objectifs de développement durable (ODD), la stratégie, les parties prenantes et la population cible.
Ce serait plus simple de dire : « Bon, attaquons-nous à un seul problème à la fois. » Mais l’intersectionnalité de tous ces problèmes demande une réponse plus complexe à l’heure actuelle, explique Michelle Baldwin, membre de l’équipe Transformation de FCC. « Pour moi, le travail de transformation consiste davantage à déterminer quels sont les leviers du changement, plutôt que de se cantonner à essayer de créer le changement lui-même. » Et la philanthropie est simplement « un secteur de ce mouvement en devenir, et nous avons besoin d’une collaboration entre les secteurs. »
Des narrations profondes
Un autre concept pertinent est celui de la « narration profonde », un concept introduit par la stratège narrative britannique Ruth Taylor. Les récits profonds révèlent les façons conditionnées de percevoir, de penser et d’agir qui se cachent sous les paradigmes et les systèmes rigides qui régissent la société. Cette approche psychosociale de la pensée collective fonde les récits sur des traits humains inhérents, tels que les stéréotypes, qui résultent de la reconnaissance de schémas, et les sentiments anti-migrants, qui sont l’inconnu et la « peur de l’autre ». Comme les poissons qui ne reconnaissent pas que leur mode de vie est régi par l’eau, bien qu’ils soient entourés d’eau et à cause de ce fait, nous pouvons être inconscients de la profondeur de l’ancrage culturel de ces récits. En d’autres termes, comme le disait David Foster Wallace, « C’est dans cette eau que nous nageons ».
Taylor suggère trois façons de mener un changement narratif profond : « Penser à travers les mouvements » en formant des groupes autour d’une fonction et en s’éloignant de la pensée d’entité; trouver une cause commune et s’aligner contre un problème; immerger le public dans les bons récits profonds par des moyens sociaux et culturels tels que l’art et la communauté. On peut considérer que le Web3 et les OAD (organisations autonomes décentralisées) ont le potentiel de réaliser ces trois objectifs par le biais d’une collaboration croisée entre les OAD, d’une identité axée sur les objectifs et d’une organisation décentralisée qui soutient la création et la participation.
Des objectifs clairs
Enfin, les esprits ne peuvent être transformés que lorsqu’il existe un but précis et que les membres de la communauté peuvent se voir comme faisant partie d’un tout. La participation est contagieuse, et l’objectif peut être une force puissante pour le développement, quelle que soit la manière dont il se déroule. Âme, terre, pétrole — quelle que soit l’analogie utilisée, aucun système, qu’il s’agisse d’un corps, d’un réseau d’arbres ou d’une fusée, ne peut fonctionner sans carburant. L’avenir n’est pas une destination unique. Nous sommes liés par le présent, mais les conditions futures peuvent avoir des significations différentes pour des personnes différentes, ce qui crée un éventail de futurs. La façon dont nous décidons d’agir maintenant déterminera à quoi ressemblera chaque destination et combien d’entre nous pourront s’offrir un billet pour celle que nous désirons.
« La question est la suivante, dit Andrew Chunilall : Comment rester à l’avant-garde du changement afin de pouvoir l’influencer dans le bon sens? »
