Par Primo Huang

À quoi ressemble l’avenir auquel j’aspire?  

En me penchant sur cette question, j’ai du mal à trouver les mots pour décrire à quoi cet avenir pourrait ressembler, car l’avenir change continuellement. 

Parfois, nous envisageons l’avenir du point de vue du progrès (progrès technologique, progrès social) pour nous rapprocher d’une vision de l’avenir de plus en plus parfaite. Et peut-être qu’en atteignant cet avenir « parfait », nous y resterons indéfiniment. Toutefois, j’ai appris que le changement, comme bien d’autres choses, est inévitable et que, pour faire face à cet avenir, je dois accepter le changement.

Après avoir suivi mes études dans une classe du secondaire, je me suis soudainement retrouvé assis devant l’écran de mon portable. Après avoir vécu mon quotidien chez moi à Bali, en Indonésie, je me suis retrouvé à vivre en solitaire à l’étranger, et, au lieu de voir des « canang » (offrandes quotidiennes) qui jalonnent les rues de l’île, l’endroit où je vis maintenant est décoré d’arrêts d’autobus. Au lieu de me préparer à entendre la pluie tomber et de me précipiter pour récupérer mes vêtements qui sèchent, j’attends aujourd’hui avec plaisir la sonnerie de la sécheuse dans ma chambre d’étudiant. Au cours des deux dernières années, les fils invisibles du changement sont demeurés constants, alors que tout le reste a changé. 

Je me suis senti déstabilisé en sortant de ma zone de confort. Je n’aurais jamais pensé dire cela un jour, mais les klaxons des motos me manquent dans cette ville qui est silencieuse en leur absence. Tout ce que je croyais connaître et avec lequel je me sentais à l’aise m’est devenu étranger. J’avais l’impression de jouer une mélodie classique au piano et de la voir brusquement transformée en jazz. Mais le changement n’est pas nécessairement mauvais. Il m’a beaucoup appris et, à son tour, m’a transformé.

Lorsque j’ai accepté le changement avec sérénité, j’ai ressenti un regain d’énergie. J’ai beaucoup appris sur moi-même en tant que personne, sur ce que j’aime faire et sur ce que je n’aime pas faire. Je me suis ouvert à de nouvelles possibilités à l’école, au travail et dans les activités parascolaires. J’ai noué de nouvelles relations.

J’ai appris à accepter le changement à bras ouverts. J’essaie de le considérer comme un cours d’eau dans lequel je me laisse porter par le courant au lieu d’y résister. Cet été, le changement m’a amené à occuper le poste d’analyste de la transformation au sein de Fondations communautaires du Canada. Ce rôle m’a permis de faire de nombreux apprentissages. J’ai exploré la transformation des systèmes, le Web3 et l’intersection entre l’IA et la philanthropie, tout en rencontrant tant de personnes merveilleuses et passionnées dans les secteurs de la philanthropie et de la finance sociale. 

Au fond, la transformation est une question de changement. Tout comme lorsque je me suis réconcilié avec le changement, j’ai ressenti un regain d’énergie sur le plan personnel, j’ai appris que l’avenir de la philanthropie doit s’inscrire dans le changement. C’est lorsque nous nous installons dans le jazz que nous pouvons envisager un avenir qui n’est peut-être pas encore défini, mais qui est porteur de nouvelles possibilités et de nouvelles relations.

Cet été, Primo s’est joint à l’équipe de transformation de FCC en tant qu’analyste de la transformation, et nous sommes profondément reconnaissants envers Propel Impact pour son soutien et son investissement. Ce soutien aide à mobiliser les jeunes et à apporter une optique d’équité et intergénérationnelle dans la transformation de la philanthropie.