L’année dernière, des leaders de fondations communautaires ont réfléchi aux événements de 2021 à ce que l’avenir nous réservait. Alors que nous entamons 2022, ce même panel diversifié de fondations communautaires a fait le bilan des résolutions prises, ce qui a permis de mettre en lumière le travail incroyable réalisé durant ces derniers mois, les étapes franchies en matière de transfert de pouvoir et de résilience communautaire, et celles qui nous restent à franchir.


« La Fondation du Grand Montréal (FGM) cherche toujours à rendre ses pratiques plus équitables et à se mettre plus activement à l’écoute de notre communauté et de ses besoins. Sachant qu’une trop faible proportion des dons philanthropiques au Canada sont dirigés vers des organismes agissant spécifiquement auprès des femmes et des filles, nous avons voulu agir pour combler cette lacune. Ainsi est né le Fonds Collectif Femmes Action Montréal (FAM) à la FGM, sous l’impulsion de l’équipe de la Fondation et d’un groupe de femmes bénévoles.

Doté d’une structure de gouvernance ouverte et inclusive, le Fonds FAM a pour mission d’aborder la multitude d’enjeux touchant de manière différenciée les femmes et des filles dans le Grand Montréal, en récoltant et en distribuant des fonds mais aussi en faisant de la sensibilisation. Afin de répondre aux besoins immédiats les plus urgents, il vise d’abord à offrir un soutien à long terme à des organismes clés mais souvent négligés par les bailleurs de fonds. Et à travers un fonds de dotation à perpétuité, il aspire aussi à soutenir la recherche de solutions durables à ces enjeux, par les actrices et les acteurs de la communauté elle-même. »

– Kathy Fazel CFA, IAS.A, présidente du conseil d’administration de la FGM


« Il y a un an, j’ai écrit sur nos efforts de faire avancer l’équité dans notre région. Malgré de belles avancées sur certaines questions, il reste beaucoup de travail à faire. Notre société ne change pas aussi rapidement que nous le souhaitons, et à certains égards, nous sommes peut-être même en train de reculer.

Mais je ne suis pas défaitiste, au contraire. Je suis vraiment inspirée par l’important travail sur le terrain des organismes communautaires ici, dans la région de Victoria. Il en va de même pour les possibilités d’apprentissage et de croissance qui ont donné lieu à de nouvelles relations, idées et méthodes pour obtenir de meilleurs résultats. Notre participation à la cohorte nationale des CEG de FCC nous a permis d’apprendre de nos pairs et de leur leadership pour faire des gains au sein de notre propre organisation dans le but de faire plus pour l’égalité des genres.

Entre autres, nous avons continué à développer nos programmes de subvention en adoptant une approche philanthropique fondée sur la confiance et axée sur l’équité et les relations. Nous avons également investi plus de nos placements dans une perspective d’impact, en plus d’avoir examiné nos pratiques et politiques internes.

Cet engagement et les importantes conversations en cours me donnent beaucoup d’espoir.

Les derniers mois ont été très difficiles pour beaucoup de personnes, et ce travail est loin d’être facile. Mais nous allons continuer à avancer ensemble. »

– Carol Hall, Victoria Foundation


« Je pense qu’il faut commencer par porter un regard honnête sur soi-même. Qui sommes-nous et quelle partie de nous influe sur notre rôle dans le milieu philanthropique? Faisons-nous partie du problème ou de la solution? L’égalité des genres ne peut se réaliser à travers nos subventions si elle n’est pas d’abord pleinement intégrée dans nos systèmes philanthropiques. Nous avons donc commencé par ce qui semble être une proposition bien simple : recruter un groupe composé uniquement de donatrices et cocréer un programme pour apprendre ensemble et investir conjointement dans des organismes qui appuient les femmes et les filles dans la ville. De cette proposition est né le Trust Collective (en anglais), un redoutable réseau de femmes philanthropes et leaders communautaires qui travaillent ensemble.

Près de trois ans plus tard, le programme a évolué beaucoup par rapport à sa conception initiale. Bien évidemment! Nous étions loin de connaître toutes les réponses à l’époque, ce qui n’a pas changé aujourd’hui. Mais notre organisation a été transformée par cette expérience. Le leadership et le sens de responsabilité dont ont fait preuve les membres du fonds nous ont fait comprendre que parfois, notre rôle se limite à créer un espace accueillant et inclusif, puis à nous retirer. L’égalité des genres ne sera atteinte que lorsque les femmes, et particulièrement celles avec des vécus réels, seront entièrement libres de façonner leur propre parcours. »

– Sharon Avery, Toronto Foundation


« Les communautés de notre région font partie des plus diverses et inclusives qui soient, pourtant l’égalité des genres n’a pas été complètement atteinte. La Wood Buffalo Community Foundation (WBCF) a donc choisi de participer au Fonds pour l’égalité des genres en 2021, dont les trois piliers sont le subventionnement, les politiques et l’investissement.

Le financement de programmes locaux a permis de contribuer à améliorer le sentiment d’appartenance chez les jeunes de la communauté, leur santé mentale et leur confiance en eux, de favoriser un rapport sain au corps et un sentiment de puissance et de pouvoir chez les filles et les personnes de diverses identités de genre.

Il reste cependant du travail à réaliser au sein même de WBCF. En tant que jeune organisme, nous avons la possibilité de mettre en œuvre des politiques qui intègrent une optique de genre, ce qui implique des conversations poussées avec nos comités et notre conseil d’administration. Ces conversations se poursuivront afin de nous assurer que l’égalité demeure une priorité. 

WBCF a défini les pourcentages d’investissements dans une optique de genre et continuera à maintenir le dialogue ouvert à ce sujet et à poser des actions concrètes pour que ces investissements soient de plus en plus importants. Le financement d’opportunités d’investissement et de différents programmes, dont des programmes d’éducation qui permettent de transférer le pouvoir à des personnes de diverses identités de genre, est un pas important vers une société plus bienveillante et inclusive. Nous espérons pouvoir continuer ce travail primordial dans nos communautés, afin de renforcer leur résilience. »

– Gaylene Weidlich, Wood Buffalo Community Foundation



« Edmonton Community Foundation (ECF) salue les incroyables atouts de notre région, sa créativité, son dynamisme et sa résilience. En même temps, nous reconnaissons que plusieurs de ces atouts ne sont pas pleinement exploités en raison d’inégalités existantes.

L’une de nos résolutions pour 2021 était de continuer à réagir, de manière stratégique, à l’évolution des besoins des différentes personnes et communautés socioculturelles soutenues par la Fondation.

En 2021, ECF a réalisé le projet Signes vitaux Edmonton sous le thème « Making Ends Meet » (Joindre les deux bouts), en partenariat avec le conseil de planification sociale d’Edmonton. Le projet Signes vitaux prend le pouls de la communauté sur une base annuelle et met en lumière les enjeux les plus pressants. À ECF, nous utilisons les rapports du projet pour sensibiliser et pour présenter des indicateurs communautaires clés à nos partenaires et aux responsables politiques.

Notre projet s’est intéressé, entre autres, aux effets de l’intersectionnalité sur la capacité de la population d’Edmonton à joindre les deux bouts (en anglais). Ce travail fut une grande leçon pour ECF et pour les membres du comité consultatif participants. Il nous a aussi permis d’éduquer la communauté au sujet de l’importance d’intégrer l’intersectionnalité dans le travail pour l’équité sociale.

Notre étude a révélé la persistance d’enjeux sociaux comme l’écart de revenus. Elle nous a aussi appris que les communautés ethniques et personnes issues de l’immigration sont davantage touchées par le chômage et le sous-emploi, et plus particulièrement les immigrantes. Il est donc grand temps d’inclure une perspective intersectionnelle à notre travail pour l’égalité des genres. C’est ce qui permettra d’éviter que les avancées d’un groupe minoritaire se fassent au détriment d’un autre. Ou que les événements et mouvements créés pour lutter contre les injustices subies par un groupe finissent par propager ou prolonger des systèmes d’iniquités à l’égard d’un autre groupe.

L’intérêt suscité par le rapport a mené à la production d’un épisode du balado Well-Endowed (en anglais) sur ce sujet et à plusieurs présentations dans toute la communauté.

Résolution d’équité 2022 de la Edmonton Community Foundation

Les leçons apprises l’an dernier guideront nos actions en 2022. ECF continuera de soutenir et d’amplifier les voix présentes dans notre communauté afin d’éduquer et de transcender des barrières dans le but de permettre aux communautés en quête d’équité présentes à Edmonton de vivre tout leur potentiel et de s’épanouir. »

– Nneka Otogbolu, Edmonton Community Foundation