« Les premiers peuples de l’île de la Tortue ont beaucoup d’histoires du passé et du présent qui racontent leur capacité d’adaptation pour vivre en relation avec la Terre mère. Nous avons appris que la terre change, tout comme cette relation. Toutes nos histoires sont empreintes de valeurs telles que l’humilité, l’ouverture, l’écoute attentive, la sensibilisation, la confiance et la bravoure, et il en est de même pour la création de ce Fonds. »
– Kevin Lamoureux, Anishinabeg, enseignant, Université de Winnipeg
Le Fonds de résilience des peuples autochtones fait écho aux appels à l’action de la Déclaration d’action de la communauté philanthropique, de la Commission de vérité et réconciliation et de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones. L’histoire racontée ci-dessous reflète les sentiments exprimés lors de la création du Fonds :
Cette histoire concerne le glacier Kaskawulsh, au Yukon, qui alimente le lac Kluane et est en train de reculer. Lorsque le glacier couvrait un certain point, ses eaux de fonte s’écoulaient dans deux directions. Or, de mémoire d’homme, c’est la première fois que, après que le glacier eut reculé au-delà de ce point puis recommencé à avancer, ses eaux ne s’écoulaient plus que par une seule des deux voies, laissant l’autre à sec. En quelques semaines, le lac qui se trouvait plus bas a commencé à s’assécher. Les scientifiques ont pu voir en temps réel la production de ce phénomène. À ce moment-là, personne n’en a parlé aux Autochtones de la région, dont le lac assurait la subsistance, qui y pêchaient, qui habitaient près du lac et en tiraient leur gagne-pain.
Lorsqu’ils ont finalement demandé aux anciens comment cela pouvait affecter leur subsistance, ceux-ci ont dit : « Nous déménagerons, et nous nous adapterons comme nous le faisons toujours. » Beaucoup de peuples autochtones au Canada pourraient raconter des histoires semblables, qui reflètent leur capacité d’adaptation et leur résilience. Mais à la base, ces histoires illustrent leur relation avec la Terre mère. Au lieu de voir la terre comme quelque chose à exploiter et à soumettre, et comme une source de profit, nous vivons en relation avec elle et, lorsque la terre change, cela change aussi cette relation. Ces valeurs d’amour, d’humilité et de relation sont inscrites dans ces histoires culturelles qui s’enracinent dans des principes tels que la souplesse, la collaboration, la transparence.
Image c/o Victoria Grant